Interview de Marie-Hélène, ancienne collègue de Jean-Paul

Aujourd’hui c’est avec émotion  que nous publions la première partie d’un témoignage à la fois essentiel et poignant. D’une part, Marie-Hélène était présente, de l’autre côté du mur, lorsque les viols sont censés avoir été commis devant toute la classe. Elle était en effet toute jeune enseignante et s’était vue confier les C.E.2. D’autre part, Marie-Hélène est décédée en septembre 2008. Elle s’était confiée à nous au tout début du mois d’octobre 2007. Nous venons de retrouver les notes prises à l’époque.

 

Cette interview posthume se veut un hommage à Marie-Hélène et à la profession d’enseignant.

 

Bonjour Marie-Hélène, merci d’accepter de répondre à quelques questions. D’abord, plusieurs anciens collègues de l’époque disent qu’ils pouvaient voir du couloir ce qui se passait dans la classe, c’était votre cas aussi ?

 

MH : En fait, je ne me souviens pas avoir vu la classe de Jean-Paul dans le couloir, mais plutôtl par la porte de liaison. Nos deux classes se touchaient et je passais souvent de l’une à l’autre pour demander un conseil ou pour quoi que ce soit d’autre.

 

De 1988 à 1992 j’étais enseignante dans la classe contiguë à celle de Jean-Paul, j’avais les CE2, ça changeait donc chaque année.

 

Par ailleurs, je vivais dans l’école, au-dessus de la classe, et durant 4 ans, je n’ai jamais vu de petite fille qui se plaignait, qui aurait pu être réticente, jamais aucune rumeur ni aucune réflexion, vous imaginez bien que je n’ai jamais surpris aucun geste non plus !

 

Comme je vous le disais ma classe était contiguë à celle de Jean-Paul Degache, et une porte reliait directement les deux salles. Je débutais tout juste et lui était directeur de l’école, autrement dit, j’avais souvent besoin de ses conseils et je franchissais souvent la porte de liaison sans qu’il le voit… je n’ai évidemment jamais rien vu, et je n’ai jamais perçu le moindre malaise.

 

Quand je rentrais par la porte de communication, je frappais et entrais immédiatement…quelques secondes ne suffisent pas pour enlever l’effet de surprise sur le visage d’un enfant. A chaque fois que je l’ai fait, je n’ai rien remarqué, je serais d’ailleurs immédiatement allée voir l’inspecteur si j’avais vu quoi que ce soit.

 

Que pensez-vous de l’affaire, de ce qui arrive à Jean-Paul Degache ?

 

C’est terrible : sans preuve, sans rien on peut se retrouver dans une spirale infernale. C’est invraisemblable ce qui lui arrive, j’étais une jeune femme, j’étais la plus proche des élèves au niveau de l’âge, je les voyais aussi le mercredi au korfbal1.

 

: Nous consacrerons très prochainement un article sur ce sport mixte.

 

Partie 2

 

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