La Feuille d'Hector n°814 du 11 octobre 2013

Les Roms, un problème européen (Éditorial du 11/102013)

 

Intolérance, suspicion, amalgame, peur de l’autre, tout y est dès que l’on entend parler des Roms, un terme adopté en 1971, à Londres, puis confirmé en 2002 par l’Union romani internationale (IRU), lors de son congrès à Paris. Ce mot employé sans discernement désigne officiellement : « des hommes et des femmes mariés et parents faisant partie d’un groupe de voyageurs, gitans ou tziganes. » C’est bien sûr un terme générique car les Roms sont constitués de nombreux groupes et sous-groupes.

 

Lorsque cela se passe mal à proximité d’un camp de Roms, il ne faut pas oublier que ces gens sont contraints à une tragique errance et il faudrait essayer de comprendre pourquoi la délinquance explose au sein de ces populations venues de l’Europe de l’est, principalement de Roumanie et de Bulgarie.

 

Ces deux pays ont adhéré à l’Union européenne (UE), en 2007, avant que le sort des Roms soit réglé, alors que plusieurs millions d’entre eux étaient déjà maltraités, discriminés, la plupart du temps considérés comme des sous-hommes. Alors que l’UE privilégie les droits, les valeurs communes, les principes européens, chaque État se confronte à du concret et tente de gérer la situation à sa manière.

 

Entre 2007 et 2013, Bruxelles a mis 20 milliards d’euros à la disposition de la Roumanie pour « l’insertion des groupes vulnérables » sans se préoccuper de ce qu’on faisait de cet argent. Alors, les Roms s’en vont et cherchent une terre d’accueil la plus convenable possible. C’est ainsi qu’on les retrouve dans des campements dits illégaux et que c’est à chaque fois un drame humain lorsqu’il faut démanteler tout ça et, parfois, expulser ces gens.

 

Depuis 2007, Roumains et Bulgares peuvent circuler librement dans toute l’Union européenne. Ils peuvent rester trois mois en France sans avoir à justifier leur activité. Pour pouvoir rester plus longtemps, il faut soit être étudiant, soit être employé dans un secteur en demande. Le 1er janvier 2014, ces restrictions tomberont, Bulgarie et Roumanie  devenant membres à part entière de l’UE.

 

Une fois de plus, la solution européenne est la seule pour sortir de l’impasse car il faut dire et répéter que les Roms sont des gens nés en France, en Espagne, en Bulgarie, en Roumanie et dans tant d’autres pays. D’ailleurs, les membres d’une même famille peuvent avoir vu le jour dans plusieurs pays différents.  Ainsi, pays d’origine, pour les Roms, n’a guère de sens et il serait temps que « l’Europe sociale » que promettait Jacques Delors*, soit réellement mise en place.

Jean-Paul

 

* Jacques Delors : homme politique français qui fut président de la Commission européenne, de 1985 à 1994.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Noodle -  Hébergé par Overblog