La Feuille d'Hector du 26 octobre 2012

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L’éternel débat (Éditorial du vendredi 26/10/2012)

 

Faut-il compter sur l’État pour redistribuer les richesses et l’impôt ou laisser cela à l’initiative individuelle et aux œuvres caritatives ?

 

La question commence à se poser de plus en plus sur notre vieux continent mais c’est aux Etats-Unis d’Amérique qu’elle fait le plus débat. La bataille qui se joue outre-atlantique concerne la redistribution de l’impôt et des richesses à la population. C’est un véritable « procès en socialisme » qui est fait à Barack Obama depuis son arrivée à la Maison Blanche. Ainsi, les libertariens défendent même l’idée qu’il faut taxer les pauvres parce qu’ils prennent trop vite goût aux bienfaits gouvernementaux. Pour ces conservateurs, redistribution signifie usurpation, c’est-à-dire détournement d’un patrimoine chèrement acquis. Ils n’hésitent pas à parler de « moochers », c’est-à-dire de tire-au-flanc, d’assistés, de parasites vivant de l’aide sociale. Eux, bien sûr, ce sont des « makers », ceux qui font, qui produisent et créent des emplois. Rassemblés autour de Mitt Romney, ils trouvent Barack Obama bien trop européen… C’est là qu’apparaît le fossé qui sépare les deux continents. Aux USA, les dépenses publiques représentent 30% du produit intérieur brut alors qu’en Europe, nous en sommes à 45% du PIB.

 

 En fait, les « Étatsuniens » sont quand même philanthropes mais ils veulent choisir à qui ils donnent. Ils préfèrent  «donner à des gens de leur propre race, religion ou ethnie », comme le soulignent deux professeurs d’économie d’Harvard, MM. Alesina et Glaeser.

 

Voilà pourquoi l’élection du 6 novembre sera placée sous le signe de la redistribution, la majorité des républicains mettant en cause le contrat social qui permet de regrouper les ressources pour créer des infrastructures. Tout entre en jeu, comme le contrôle de la qualité de l’eau et des aliments, les autoroutes inter-états, etc… Il ne faut pas oublier que 49 millions d’Étatsuniens bénéficient de Medicare, l’assurance-maladie des plus de 65 ans. Pour les transports, les communications, la police, les pompiers, l’éducation publique, la plupart des habitants des USA comptent sur le gouvernement. C’est tout simplement ce que l’on appelle une civilisation.

 

En fait, cet égoïsme viscéral repose d’abord sur l’ignorance et peut-être aussi sur la volonté de ne pas regarder la réalité en face. Nous dire que cette façon de penser est particulière aux USA serait une grossière erreur parce qu’en Europe, de plus en plus de signes alarmants témoignent d’un égoïsme galopant, d’un repli sur soi, sur un petit cercle de proches, ne pouvant mener qu’à la catastrophe.

Jean-Paul

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