La Feuille d'Hector du 15 février 2013

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« C’est pas l’homme qui prend la mer… » (Éditorial du vendredi 15/02/2012)

 

Les derniers concurrents du Vendée Globe terminant leur fabuleux tour du monde en solitaire et sans assistance, c’est l’occasion de penser à tous ces autres marins dont naviguer est le métier.

 

Dans le port autonome de Marseille – mais cela se produit hélas dans d’autres ports comme à Sète ces derniers mois – plusieurs bateaux sont bloqués, abandonnés par leur armateur ou à cause d’autres problèmes. Le Penafiel, cargo de 90 m, est, par exemple, immobilisé dans la cité phocéenne, depuis le 29 août 2012 avec ses sept membres d’équipage toujours à bord. M. Naveiro, armateur portugais, étant ruiné, il doit plusieurs dizaines de milliers d’euros au port pour régler un stationnement qui revient à environ 900 € par jour, plus les frais de carburant nécessaire à l’entretien du navire…

 

Ils sont russes, portugais ou capverdiens mais, après sept mois sans salaire, viennent d’être payés pour cinq mois seulement et ne quitteront pas Marseille tant qu’ils n’auront pas touché leur paie complète. C’est l’Association marseillaise d’accueil des marins (Amam) qui vient au secours de ces marins abandonnés. Pour se nourrir, nos sept matelots ont récupéré de la nourriture à bord de deux paquebots de croisière, le Princesse Danae et l’Athéna, abandonnés par un autre armateur, australien celui-là, encore moins sérieux.

 

Chaque fois, le même scénario se déroule : armateur en faillite, navire saisi par les créanciers et marins laissés en plan… Depuis que Princesse Danae et Athéna ont donc été saisis, les 420 marins ont finalement pu être payés et sont rentrés chez eux. Pas loin du Penafiel, les deux bateaux attendent, le long de la digue du large.

 

Comme en Europe on s’occupe des marins abandonnés, ces navires dont les propriétaires sont proches de la faillite ont tendance à rechercher les quais des ports européens.

 

Si le Penafiel est prêt à naviguer, il n’en est pas de même pour l’Atlantic Star, un paquebot de 240 m, qui n’a plus bougé de Marseille depuis le 6 août 2009. N’ayant plus de contrat, l’armateur l’a immobilisé et mis en vente mais le rafiot étant trop vieux, il ne trouvera pas de repreneur. Par contre ses marins sont toujours payés.

             

Comme le chantait Renaud, « c’est la mer qui prend l’homme… » Aussi, de plus en plus nombreux sont les bateaux sur les mers et les océans du globe. Ceci demanderait davantage de surveillance pour limiter les actes de piraterie qui se multiplient. Pourquoi ne pas imaginer une traçabilité de tout ce qui navigue comme cela se fait dans l’espace aérien ? Il faudra sûrement y venir mais, qu’on se rassure, les Gabard, Le Cléac’h, Thomson, Dick, Le Cam, etc…sans oublier le marin languedocien Kito De Pavant, encore malheureux cette année, tous ces fameux navigateurs d’aujourd’hui feront encore rêver.

Jean-Paul

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