Atelier d'écriture, Semaine 11

  • Les amis et proches de Jean-Paul Degache
  • La vie en prison

Voilà plusieurs semaines que Jean-Paul a pu intégrer la Classe Atelier du Journal de la prison. Rappelons que cette occupation lui permet de « s’échapper », quelques heures dans la semaine, de son enfermement. Aujourd’hui, jour de Noël, nous vous proposons un article de la rubrique « Nouvelles d’Europe » concernant le Portugal ainsi qu’un article sur la pratique sportive en terre palestinienne. Bonne lecture.

 

 

Le Portugal vers la pauvreté (10/12/2010)

 

Après la Grèce et l’Irlande, le signal d’alarme du surendettement vient d’être tiré pour un autre pays de l’Union  Européenne, le Portugal, en attendant, dit-on, l’Espagne et… la France.

Par rapport à l’Irlande, le Portugal n’a pas à se reprocher certains délires bancaires ou encore la folie immobilière espagnole ou même les colères de la rue comme a connues la Grèce du côté de Lisbonne, le plus inquiétant est l’absence de perspectives d’amélioration Le tissu industriel a été sérieusement mis à mal par la construction européenne parce que beaucoup d’entreprises sont parties comme ces firmes textiles du nord du pays ayant dû fermer à cause de la concurrence asiatique. Pour l’agriculture, ce n’est pas brillant non plus parce que c’est le tertiaire qui a été privilégié au cours de ces dernières années.

Le Portugal a toujours eu beaucoup de mal à développer son économie grâce à sa propre croissance. Ses finances étaient alimentées principalement par les sommes rapatriées par les émigrés et les subventions de l’UE. Enfin, les ménages ont pu s’endetter grâce aux facilités de crédit apportées par l’euro.

Le taux de chômage bat des records avec 11,5% et la récession est déjà là. Pour faire reculer le déficit public de 7,3% du Produit Intérieur Brut à 4,6% à la fin 2011, le budget s’annonce d’une rigueur jamais vue. Amputation des salaires des fonctionnaires, augmentation des impôts et de la TVA, diminution des aides sociales et des allocations familiales, réduction des investissements, le gouvernement socialiste prend des mesures qui vont appauvrir les classes moyennes alors que, dans ce pays, le salaire minimum est fixé à 475 €. Les petits boulots annexes ne vont pas cesser de se multiplier au détriment des emplois stables.

DU côté politique, aucun parti ne recueille l’adhésion de la population. Le PS et le PSD (droite) se succèdent aux commandes sans proposer de véritable solution pour sortir de la crise de façon démocratique. La valse des fonctionnaires après chaque élection, le gaspillage de l’argent public, l’inefficacité de la justice, l’application arbitraire de la loi et la corruption tolérée par la société font craindre le retour d’un régime autoritaire que l’UE devrait pouvoir éviter… A quel prix ?

 

Aider le sport en Palestine (10/12/2010)

 

Personne ne peut imaginer, en France, combien il est difficile, pour un Palestinien, de pratiquer son sport favori. Actuellement, la Cisjordanie (2,4 millions d’habitants) compte huit stades plus ou moins praticables, quatre piscines et aucune piste d’athlétisme. Malgré ce manque d’infrastructures sportives, deux coureurs palestiniens se sont qualifiés pour participer aux JO de Pékin, en 2008.

Le football, sport planétaire s’il en est, est un bon exemple des problèmes rencontrés au jour le jour dans un pays qu’une « clôture de sécurité », un mur construit par Israël, isole de plus en plus. L’équipe nationale olympique de Palestine a récemment joué contre son homologue jordanienne (victoire 2 buts à 0), sous les yeux de Jacques Rogge, le président du Comité International Olympique (CIO). Il a pu constater en visitant les villes de Ramallah et Bethléem, toutes les entraves causées par l’occupation israélienne.

Douze clubs participent actuellement à un championnat de première ligue avec des joueurs professionnels qui gagnent de 1000 à 3000 dollars par mois (le salaire moyen est de 400 dollars) mais continuent à travailler comme pompier, instituteur…

Tous les sportifs palestiniens ont beaucoup de problèmes pour se déplacer dans leur pays ou à l’étranger. Mohamed Shbair, gardien de but de l’équipe nationale doit partir de chez lui cinq à six heures avant le début d’un match pour pouvoir passer tous les contrôles ou subir d’éventuels interrogatoires. Si le sportif est originaire de Gaza, territoire sous blocus israélien, il doit demander un permis de sortie aux autorités israéliennes.

Le matériel envoyé dans les conteneurs par le CIO ou l’UEFA (Union Européenne de Football) est parfois retenu dans les ports israéliens. Près de Naplouse, un projet de construction de pelouse synthétique, financé par la FIFA (Fédération Internationale de Football) est bloqué par l’armée israélienne. Pourtant, de grands clubs existent comme celui d’Al-Amari, à Ramallah avec 1500 membres. 

De leur côté, les Arabes israéliens possèdent la double nationalité mais courent le risque d’être déchus de la nationalité israélienne s’ils viennent jouer pour la Palestine. Pour Moussa Bezaz, le sélectionneur français de l’équipe nationale palestinienne, rien n’est simple. Pourtant il affirme qu’une fois à l’étranger, jamais aucun de ses joueurs n’a demandé l’asile pour ne plus revenir en Palestine.

La France est très présente dans le sport palestinien avec des éducateurs, et divers financements de stades. En 2011, une équipe palestinienne pourrait venir disputer un match en France.

 

Jean-Paul

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