Atelier d'écriture, Hors-série février 2011

  • Les amis et proches de Jean-Paul Degache
  • La vie en prison

Nous vous proposons, ce dimanche 20 mars, un article publié par Jean-Paul dans le journal hors-série de la prison (sorti fin février) ayant pour fil directeur l'environnement. Il revient ainsi sur l'utilisation raisonnée des ressources de notre planète et l'action citoyenne pour envisager le futur... 

 

Notre planète n’est pas inépuisable - Agissons au quotidien (Hors-série - février 2011)

 

Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du jour où la planète n’en pourra plus, saturée de pollution et vidée de la plupart de ses ressources naturelles. Aujourd’hui, l’on parle d’empreinte écologique, cet indice qui mesure la surface de Terre dont un habitant a besoin pour assurer son mode de vie.

Dans cette empreinte écologique, l’on tient compte des matières consommées et/ou transformées et des déchets produits. Si la surface moyenne s’élève environ à 2,2 hectares par habitant, ce nombre est trompeur puisqu’un citoyen des USA a besoin de 12 ha, que pour un français il faut 6 ha, qu’un indien ne pèse qu’un hectare et qu’un africain du Mozambique n’utilise que 0,4 ha…pour l’instant. En effet, tout cela change très vite, par exemple pour les Chinois. Le mode de vie occidental n’est donc possible que parce que d’autres consomment moins que nous.

Une étude de l’ONG californienne Global Footprint Network a fait un calcul révélateur. Pour l’année 2009, l’humanité avait consommé l’ensemble des ressources créées par la Terre dès le 25 septembre. Pour 2010, ce jour de dépassement  s’était avancé au 21 août ! Cela signifie qu’à cette date, nous avons consommé tout ce que la Terre pouvait nous donner et rejeté tous les déchets qu’elle pouvait assimiler.

Dans les pays dits riches dont nous faisons partie, nous empruntons aux pays pauvres qui ne consomment pas autant et aux générations futures qui n’ont, hélas, pas leur mot à dire.

Avec l’empreinte écologique, on parle aussi de bilan carbone qui correspond à une estimation de la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à notre mode de vie, chaque année. Ainsi, chacun de nous peut reconsidérer tous ses gestes au quotidien, du plus anodin au plus important, et en estimer la portée. En effet, tous les gaspillages, toutes les petites négligences, toutes les mauvaises habitudes se cumulent et se démultiplient et ont de réelles conséquences pour notre avenir et celui de notre planète. Il existe même des sites internet permettant à tout un chacun de calculer sa propre empreinte écologique (www.wwf.r ou www.agir21.org) ou encore d’établir son bilan carbone (www.bilancarbonepersonnel.org ou www.actioncarbone.org/index.php).

 

Il faut agir au quotidien

Plus le temps passe et plus l’on se rend compte que trop d’intérêts financiers bloquent l’action que différents gouvernements dans le monde voudraient entreprendre en faveur de notre planète. II est devenu évident qu’il est indispensable de passer par une prise de conscience individuelle devant déboucher sur des actions concrètes qui se révèleront rapidement efficaces grâce à l’effet de démultiplication dont nous parlions plus haut.

Ainsi, il faut lutter contre le poids des habitudes acquises, habitudes qui nous ont souvent été imposées par la publicité et le conformisme. La remise en cause d’une partie de notre mode de vie nous effraie parce que cela risque de tout remettre en cause et que la nature humaine a horreur du changement. Le plus difficile est donc de commencer. Agir au quotidien ne mène pas vers une vie monacale mais peut, au contraire, permettre de trouver du temps pour élargir nos horizons et être davantage attentif aux autres.

 

Dans la salle de bains et les toilettes

Un litre d’eau potable coûte aujourd’hui plus cher qu’un litre de pétrole parce que l’eau n’est malheureusement plus un don du ciel gratuit. Les nappes phréatiques, comme les rivières, sont polluées par les nitrates et les autres pesticides rejetés par l’industrie, l’agriculture, l’élevage intensif et nos détergents.

Alors, s’il est possible à chacun de nous d’économiser environ 150 litres d’eau par jour, ne nous en privons pas. Si proscrire le bain est évident, il ne faut pas abuser de la douche à rallonge et fermer le robinet pendant que l’on se savonne ou que l’on fait son shampoing. Au moment du brossage des dents, utiliser un verre est aussi un geste efficace qui, mine de rien, économise de l’eau. Côté toilettes, il n’est pas utile de déverser à chaque fois une cascade d’eau pour évacuer un petit pipi. Privilégier le papier toilette recyclé n’est pas forcément trop douloureux pour nos fesses et il faut savoir que celui qui est blanc a nécessité des agents blanchissants comme le chlore, nocif pour la santé.

 

Dans la cuisine

C’est dans la cuisine que se concentre la majorité des problèmes avec l’utilisation de l’eau et de l’énergie, les choix alimentaires et la gestion des déchets.

Tout commence lors des achats où il faut privilégier les produits ayant pas ou peu d’emballage. Il faut aussi réserver, dans la maison, un coin pour les produits recyclables (cellier, dessous d’évier, placard, coffre ou caisses empilables). Tous les déchets organiques doivent aller dans un compost, au jardin, ou dans un lombricomposteur installé dans la cuisine. Ce compostage permet de réduire les déchets de 40%

Avant de jeter, il est toujours possible de donner, avec discernement, aux amis ou aux œuvres comme Emmaüs, la Croix-Rouge, le Secours Populaire, etc…L’échange ou le troc de magazines, de vêtements, de jouets d’enfants, de livres, permet de prolonger la vie de quantité de choses en évitant de remplir nos poubelles.

Solvants, peintures, huiles de vidange, vernis, piles…et tous les produits dangereux doivent être portés à la déchetterie ou déposés dans les lieux prévus pour un recyclage correct.

Mis à part pour quelques incontournables, il faut fuir le supermarché et privilégier les commerces de proximité, les marchés, les bourses d’échange et penser à s’inscrire pour un panier bio ou dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Ainsi, préférons acheter au producteur ou au marché du coin, des produits locaux, frais et de saison. Lisons aussi les étiquettes pour être vigilants sur la composition et dénicher la présence d’OGM, de colorants, de conservateurs et d’additifs en tous genres. Enfin remplaçons nos chers sacs plastiques par une caisse, un panier, un cabas, un filet ou encore un carton tout en sachant que les sacs prétendument biodégradables ne sont que bio fragmentables…

Il  nous reste à manger bio le plus possible et dans le calme, à devenir le plus possible végétariens, à retrouver les saveurs oubliées ou inconnues et à accommoder nos restes pour ne pas avoir à les jeter.

 

Dans les autres pièces de la maison

L’énergie naturelle est la moins chère et nous apporte en plus la vitamine D indispensable à notre santé. Pensons donc à ouvrir les volets et à tirer les rideaux dès qu’il fait jour. Si l’on remplace les ampoules classiques par des ampoules basse consommation, il faut se méfier des fluocompactes qui contiennent du mercure (recyclage spécialisé indispensable) et qui émettent de fortes ondes électro-magnétiques. Une télé, un magnétoscope ou une chaîne hi-fi en mode veille consomment inutilement de l’énergie. Il faut donc éteindre ces appareils.

Du côté des sources d’énergie, il vaut mieux opter pour un chauffage au gaz ou/et au bois, même si le chauffage électrique est plus avantageux à l’achat. Une étagère placée au-dessus du chauffage permet de réorienter la chaleur vers le centre de la pièce mais il est indispensable d’avoir au préalable bien isolé portes, fenêtres, toits, murs et sols avec des matériaux naturels comme le lin, le chanvre, la laine, etc… le solaire mérite d’être tenté  même si les aides sont en voie de diminution, hélas.

S’il est indispensable d’aérer la maison pendant au moins dix minutes par jour, il faut savoir que les plantes permettent de décomposer des polluants tels que le benzène.

Dans les chambres, il faut éliminer les sources de pollution électromagnétiques en éteignant les appareils électriques (ordinateurs, écrans, télé, wifi, téléphones…) avant de se coucher. Au  bureau, que ce soit chez soi ou chez un employeur, il ne faudrait jamais passer plus de 4 h 30 par jour devant un ordinateur, faire des pauses toutes les deux heures et regarder au loin tous les ¼ d’heure pour soulager les yeux. Pour surfer sur internet, pourquoi ne pas choisir des moteurs de recherche solidaires, éthiques ou écologiques (www.hooseek.com ou www.ecosia.org ou www.veosearch.com ou www.doona.fr ou www.ekoolos.fr ou encore www.greenzer.fr, etc…) ?

On l’aura compris, si l’on veut que notre planète continue à nous permettre de vivre correctement et en harmonie, les idées ne manquent pas et n’ont pas fini de fleurir. Gaspillage et destruction sont en définitive très récents par rapport à la présence de l’Homme sur la Terre et, avant qu’il ne soit trop tard, prise de conscience et réaction efficaces sont toujours possibles. Alors, à chacun de nous de jouer !

 

  Jean-Paul

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