Pourquoi partir de chez soi lorsque l'on est INNOCENT ?

Dès mars 1997, une des premières choses que Jean-Paul a entendues, a été : « Pourquoi ne partez-vous pas de ce village ? » Voici sa réponse :

 

            Invariablement, je répondais que je ne voulais pas le quitter car j’étais INNOCENT et qu’un départ serait un aveu de culpabilité.


            La première solution qui s’offrait à moi, solution conseillée par l’Inspectrice de l’Education Nationale, aurait été de demander un poste proche ou éloigné de Sarras. Ceci était tout à fait possible parce qu’avec mon ancienneté, j’aurais trouvé sans problème une direction d’école dans une ville voisine avec des conditions de travail qui n’auraient pas eu de mal à être meilleures.

 

            Il ne faut jamais perdre à l’esprit que je n’ai jamais contesté mon attitude paternaliste avec mes élèves. A l’instant même où j’ai compris que cela pouvait créer le moindre problème, j’ai aussitôt cessé tout contact amical, tout geste d’encouragement puisque cela pouvait être mal interprété. C’est pourquoi la réunion des parents de mes élèves du CM1 1996-97 était essentielle pour moi. Je voulais les informer et avoir leurs avis. Comme ils ne m’ont rien reproché et qu’ils ont TOUS laissé leur enfant dans ma classe, les inscrivant même au CM2 pour l’année suivante, je n’avais aucune raison objective de me défiler.


            La seconde solution qui aurait pu être envisagée plutôt en 2002, aurait été de déménager et de quitter la région. Pourquoi l’aurions-nous fait ? Cela aurait été aussi une fuite alors que, fort de mon INNOCENCE, je voulais affronter l’adversité, persuadé que la Vérité l’emporterait rapidement, ce qui ne fut pas le cas hélas.


            Enfin, il faut dire que Sarras est le village où j’ai grandi, à partir de l’âge de 7 ans. J’ai joué dans les rues de ce village, j’y ai été écolier et mon plus grand bonheur était d’y revenir lors des vacances scolaires pendant les années où j’étais en internat ou lorsque j’étais suppléant. Fortement impliqué dans la vie locale à partir de 1970, Conseiller municipal de 1989 à 2001 (deux mandats), militant associatif d’abord à Sarras Sports Cyclisme puis au sein de l’Amicale Laïque, correspondant de presse pour le Dauphiné libéré et le Réveil pendant plus de trente années, je vivais au rythme de cette commune et je ne voyais pas pourquoi je devrais la quitter alors que je pouvais toujours regarder chacun de ses habitants droit dans les yeux.

 

Jean-Paul

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