La Feuille d'Hector n°826 du 31 janvier 2014

Fusions et confusion  (Éditorial du 31/01/2014)

 

Après avoir été enterré plusieurs fois, le débat ressurgit. Ce que nous appelons le millefeuille administratif de la France est bien une réalité. Les dernières évolutions ne font qu’ajouter à la confusion, confusion qui coûte cher au pays.

 

Avec 37 000 communes, la France en a 4 fois plus que l’Allemagne ou l’Italie mais les 35 000 communautés de communes qui ont été créées, n’ont rien supprimé alors que les premières intercommunalités mises en place commencent à se regrouper. S’ajoutent 16 000 syndicats mixtes pouvant gérer l’eau, les ordures ménagères, etc… mais aussi 371 « pays », 101 départements et 26 régions dont les limites ont été fixées en 1960.

 

Depuis la dernière conférence de presse du Président de la République, les spéculations reprennent. Certains proposent de supprimer les départements mais François Hollande n’y est pas favorable, surtout pour les territoires ruraux. Alors, ce sont les régions qui sont dans le collimateur. Les projets de réduire leur nombre à une quinzaine existent mais les réactions sont vives de la part d’élus qui craignent de perdre tout ou partie de leur pouvoir et de se voir dépossédés de leur fief.

 

Devant ce genre de réforme pourtant indispensable tellement les doublons coûtent cher, le problème essentiel vient de ceux qui ont le pouvoir de décider mais ne veulent rien céder.  En France, nous sommes arrivés à un point tel que plus personne ne sait qui fait quoi. Logement, développement économique, aménagement du territoire et tant d’autres compétences se retrouvent à plusieurs niveaux alors qu’il faudrait qu’elles soient strictement et clairement identifiées.

 

Enfin, dans toute cette confusion, il ne faut pas oublier de mentionner cette loi votée en décembre dernier, créant 13 métropoles autour d’une grande ville. Celle de Lyon est la plus avancée puisqu’avec ses 1 300 000 habitants, elle reprend les compétences du Conseil général (aide sociale, voirie, collèges, petite enfance, transports), ne laissant plus que 436 000 habitants au département du Rhône. Si le nombre de fonctionnaires ne change pas, 4 000 d’entre eux sont transférée du département à la métropole et 1 milliards d’euros de recettes changent de caisse.

 

Ainsi, comme Barcelone ou Milan, Lyon détiendra une puissance économique beaucoup plus attrayante. Lille, Paris, Strasbourg, Rennes, Brest, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille et Nice vont suivre cet exemple.

Jean-Paul

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