"Inimaginable, impossible, insoutenable !"

  • Les amis et proches de Jean-Paul Degache
  • Messages d'humeur

            Jean Paul est en prison : j’écris ces mots, une phrase simple, je la lis, la relis... l’impensable, l’inimaginable, l’impossible ! Pour y croire, je relis ces mots, je les réécris : Jean Paul est en prison, condamné pour des faits qu’il n’a pas commis. Condamné ? Encore un mot inimaginable, impossible, insoutenable !

Jean Paul ? Que ressent-il ? Comment fait-il pour supporter cette injustice ? Pour vivre tous les jours avec et dans cette situation ? Quand je vais le voir, il dit « ça dépend des moments… », « ça va, je fais aller … » et puis, il passe à autre chose et il parle, il parle…de tout…de pub vu à la télé, de sport, des co-détenus, et il parle, il parle…pour oublier sa souffrance, pour nous  rassurer.

 

            Les mots qui suivent, vont-ils transcrire ce que ressentent Ghislaine, Vincent, Simon et tous ceux qui vont le voir ? Quels mots choisir pour dire ce qu’on ressent lors de nos visites ? Pour dire ces émotions là ? Ce nœud dans la gorge, cette respiration qui devient difficile, cette tension ?

Vous attendez qu’on cite votre nom : Degache, pour passer le portique de sécurité, tendre votre carte d’identité, et encore attendre…puis, on passe une porte, on traverse une cour , puis une autre porte, un escalier, une autre porte, un hall, un couloir, et ?...un box ou une cellule ? Où on vous enferme pour attendre Jean Paul…et on « effleure du doigt » ce que doit vivre Jean Paul, tous les jours, depuis 6 mois et pour combien de temps, encore ?

 

            Et là, après la tension des attentes…tout se bloque, les larmes montent aux yeux, je respire mal, j’étouffe…

Pas possible d’être là, je ne devrais pas être là, Jean Paul ne devrait pas être là…Comment dire ces quelques minutes d’attente ? Alors qu’au même instant, Jean Paul prend des risques en venant au parloir…Jean Paul ne doit pas voir mon émotion, mes larmes…Je suis là pour le soutenir, pas pour qu’il me soutienne… Je dois me calmer, me reprendre…je m’étire, je respire à fond, je fais appel à de bons moments récents…OUF ! ça va mieux, il va pouvoir arriver et il n’aura pas besoin de me consoler comme il l’a fait à Privas !! OUF ! mais j’ai envie de crier, de jurer, de frapper !!! IL NE DEVRAIT PAS ETRE LA !!!!

 

Françoise

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