Chronique littéraire consacrée au Mexique, Poètes de Chiapas

  • Les amis et proches de Jean-Paul Degache
  • Chroniques

Poètes de Chiapas de Claude Couffon, Édition bilingue chez Caractères, traduction Claude Couffon, 2009, 96 pages.

 

 

Originaires du plus beau mais du plus méconnu des États mexicains, le Chiapas, ces quinze poètes nous sont offerts dans une édition qui a l’immense avantage d’être bilingue. Ainsi, le lecteur a la possibilité de comparer la version originale, en espagnol, sur la page de gauche, avec la traduction française assurée par Claude Couffon, un poète spécialiste de nombreux écrivains espagnols et latino-américains comme Federico Garcia Lorca, Miguel Hernandez, Rafael Alberti, Miguel Angel Asturias, Pablo Neruda, etc…

Dans ce précieux recueil de poèmes, Claude Couffon nous fait découvrir successivement Armando Duvalier (1914 – 1989), Rosario Castellanos (1925 – 1999), Juan Bañuelos (né en 1932), Eraclio Zepeda  (né en 1937), Elva Macias (née en 1944), Elsa Cross (née en 1946), Joaquin Vásquez Aguilar (né en 1947), Efrain Bartolomé (né en 1950, Socorro Trejo Sirvent (né en 1954, Marisa Trejo Sirvent (née en 1956), Marrirós Bonifaz (né en 1957), Gabriela Balderas (née en 1963), Juan Carlos Bautista (né en 1964) et Manuel  Cañas Dominguez.

 

En guise de mise en bouche, nous ne résistons pas au plaisir de vous offrir un petit poème de Marisa Trejo Sirvent qui vécut trois ans en France puis est devenue professeur de français dans sa ville natale. Elle donne sa vision de l’Europe, sous le titre Europa, texte écrit à Paris en 1981 :

 

Ante el asombro 

que provoca mi rostro moreno 

símbolo de barbarie, 

no me queda más que sonreír           
ante el punk, con cadenas,

las plumas de los sombreros bávaros,          
las botas americanas de los almanes,

la cara congelada del guardia real sueco,      
las limpias calles suizas                                
donde el subsuelo aguarda

la penúltima guerra. 

 

 

Devant l’étonnement

que provoque mon visage au teint brun,

et symbole de barbarie,

il ne me reste plus qu’à sourire

devant le punk avec des chaînes,

les plumes des chapeaux bavarois

les bottes américaines des Allemands,

la face congelée du garde royal suédois,

les rues propres de Suisse

où le sous-sol attend

L’avant-dernière guerre.

 

Jean-Paul

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Noodle -  Hébergé par Overblog