Atelier d'écriture, Semaine 20 - Gaz de schiste

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Ce samedi, nous vous proposons l'éditorial du journal de la maison d'arrêt consacré au gaz de schiste. Ce sujet a engendré d'importants débats et une forte mobilisation de la population qui s'oppose à toute forme d'exploitation de cette énergie. Rappelons que cette Classe d’Atelier Journal permet à Jean-Paul de « s’échapper », quelques heures dans la semaine, de son enfermement.

 

Gaz de schiste : inquiétude et indignation (Éditorial du 18/03/2011)

 

Trop beau pour être vrai : avec l’exploitation des gaz et du pétrole de schiste, nos ressources énergétiques seraient assurées pour plusieurs décennies…mais ce projet menace sérieusement l’environnement et les populations d’une région allant de l’Aveyron à la Drôme en passant par l’Hérault, la Lozère, le Gard et l’Ardèche. Il faut ajouter, plus au nord, le Loiret et l’Yonne pour des schistes bitumineux qui donneraient du pétrole, plus la Lorraine pour du gaz de houille.

C’est à Saint-Jean du Bruel (Aveyron) que plus de trois cents personnes ont déclenché le vent de la révolte, le 20 décembre dernier ; Jean-Louis Borloo ayant signé, en 2010, des arrêtés autorisant Total et GDF-Suez à rechercher des hydrocarbures dans le Sud-Est. Comme l’a rappelé le député européen José Bové, 40 ans après la décision d’extension du camp militaire du Larzac, sans concertation de la population, comme pour les OGM, voilà que le gouvernement procède encore de la même façon. Une fois de plus, une mobilisation citoyenne se met en place pour demander des explications.

Emprisonné dans la roche sédimentaire entre 1 500 et 3 000m de profondeur, ce gaz peut être exploité après un forage vertical suivi d’un autre horizontal permettant de percer les poches de matière organique. Pour qu’il puisse s’échapper, il faut envoyer à haute pression d’énormes quantités d’eau mélangée à du sable et à un cocktail de produits chimiques. Or, on ne connaît que la moitié des composants de ces produits qui sont dangereux pour les systèmes nerveux, immunitaire, rénal et cardiovasculaire, mais aussi cancérigènes et pouvant polluer les eaux souterraines. Aux Etats-Unis où ce type de forage existe déjà, on a même trouvé de la radioactivité (radium 226) dans les eaux usées.

Les dégâts risquent d’être considérables sur l’environnement avec une multiplication des puits de forage, des fuites de boues toxiques, un épuisement de nos ressources en eau, une forte teneur en sel dans les rivières et les nappes phréatiques sans compter les émanations de gaz toxique et les risques d’incendie ou d’explosion comme cela s’est déjà produit en Amérique du nord. Pour l’instant, devant l’indignation des populations bien soutenues par les élus locaux, le gouvernement a décidé de suspendre les autorisations d’exploration mais la vigilance la plus grande s’impose.

Le plus grave ne serait-il pas que ce projet si destructeur pour l’environnement cause un relâchement dans la recherche de solutions alternatives pour résoudre le problème de nos ressources en énergie ?

 

Jean-Paul

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